Au Museum des Sciences Naturelles

Le vendredi 9 octobre 2020, nous avons présenté les premières de nos trois spectacles « Animis Mundi » :

dans le somptueux cadre du Museum des Sciences Naturelles de Belgique.

Des histoires pour dire les rapports entre les vivants humains et non-humains, entre nous et nos voisins souvent méconnus, renards, blaireaux ou même rivières et volcans… Une adéquation parfaite avec ce lieu plein de magie. Et la réalisation d’un rêve d’enfant !

Un tout grand merci à l’équipe du Museum pour son accueil chaleureux, et à tout bientôt pour de nouvelles aventures.

Belle et heureuse année 2019 !

Cette année sera, plus que la précédente encore, sous le signe d’ « Animis Mundi » ! Des contes, mythes et légendes issus des cinq continents pour explorer les rapports entre les sociétés humaines et… les autres !

Tortue, Araignée, Abeille, Crocodile, Lièvre, Renard, Chèvre ou Chat, Vache ou Vautour… Les balades contées autour de ces stars vont bon train.

Dans le courant de l’année, Roxane Ca’Zorzi explorera la tombée de la nuit, et comment, d’après la tradition grecque, celle-ci s’est peu à peu peuplée d’ailes, de pattes, de griffes et de crocs. Pour les plus jeunes spectateurs, elle racontera comme passer l’hiver, tenir malgré le froid : disparaître sous terre ou changer de pelage, se rouler en boule ou arpenter la campagne désolée… A chacun sa stratégie !

Pour Ludwine Deblon, 2019 sera aussi, enfin, une année de retrouvailles avec Aotearoa, la Nouvelle-Zélande et le monde maori. Un monde bruissant de vies cachées, lui aussi ! Lorsque les volcans s’affrontent pour l’amour d’une montagne, lorsque la Mer et le Vent s’unissent contre la Terre, lorsque le Ciel pleure de nostalgie, il n’est rien du Monde qui n’ait âme et passion !

Un voyage aux antipodes donc, avec Roxane Ca’Zorzi et Evelyne Devuyst, qui ajoutera aux mots français ceux de la langue des signes, si harmonieux, si poétiques.

Un projet commun pour trois spectacles différents et des séances contées sur mesure, le tout alimenté par un répertoire sans cesse enrichi – notamment grâce à Jean Porcherot, que nous remercions ici pour son érudition et sa générosité, aussi vastes l’une que l’autre.

Belle et bonne année à tous !

 

Un si bel été…

Octobre déjà, l’été s’éloigne, et pourtant…

Et pourtant, il fut exceptionnellement riche en développements pour notre « Animis Mundi », avec une résidence à l’Ecomusée du Véron (Chinon), pour conter le bocage, sa faune, diurne et nocturne, sauvage et domestique. Le lieu s’y prête merveilleusement, axé entre nature et culture, deux patrimoines en interaction. Un écrin magnifique où nous avons pu creuser des histoires issues de traditions les plus diverses, traitant toutes à leur manière du rapport entre l’Humain et ses « voisins de palier », les animaux. Un vrai bonheur. Merci à toute l’équipe !

L’occasion aussi de découvrir, fortuitement et à quelques kilomètres seulement, la Fondation Anako et son magnifique projet de constitution et sauvegardes des mémoires audiovisuelles des derniers peuples et cultures autochtones de tradition orale (derniers chasseurs-cueilleurs itinérants, peuples d’éleveurs nomades, dernières sociétés agricoles de tradition orale, ethnies minoritaires et premières nations). Autrement dit : « toi, l’ethnologue : au lieu de « les » filmer, file-leur ta caméra ! Ils se filmeront bien eux-mêmes ». Des images saisies sur le long terme, par et pour les principaux intéressés. Belle et salutaire démarche…

Et puis, brièvement, retrouvailles avec notre ami Jean Porcherot, tout occupé, lui aussi, d’animaux, mais à travers les fables de La Fontaine. Et donc, après la Loire et son bocage, les montagnes de Saint-Etienne, avec toujours le plaisir de la recherche et du partage. Jean nous a ouvert largement les portes, de sa maison comme de son étourdissante érudition. Et nous voilà embarquées dans d’antiques histoires de métamorphoses, de chasses nocturnes et de culte dionysiaque. Waow ! Le résultat suivra, un spectacle de Roxane où il sera question de « peupler la nuit » ! Merci, Jean ! Et à très bientôt, à Bruxelles !

« Animis Mundi » : c’est parti !

En janvier 2017, nous avons introduit auprès de la FWB une demande d’aide, sur deux ans, pour un projet qui nous tient à coeur : « Animis Mundi ». La nouvelle vient de nous arriver : notre dossier est accepté !

De quoi s’agit-il ? A travers des contes issus de cultures très diverses, nous voulons suivre certains animaux à la trace, dans des « tours du monde » aussi colorés que contrastés. Car si les climats, époques et décors changent d’une histoire à l’autre, ils diffèrent cependant moins que les regards portés par les diverses sociétés humaines sur nos « voisins de palier », les animaux.

Sauvages ou domestiques, nocturnes ou diurnes, familiers ou exotiques, utiles ou nuisibles… sont des catégories bien occidentales. Mais que disent les Innus, les Mentawai ou les Maoris ?

Et comment raconter le renard, la vache, le faucon ou le serpent sans s’intéresser aux héros de chair, poils, plumes ou écailles de ces histoires ? L’animalité des humains, toujours présente sous un vernis de culture, se voit fréquemment mise en scène. Notre projet se penchera, au contraire, sur les sociétés animales. Car Nature vs Culture, « eux » contre « nous », c’est aussi une catégorie bien occidentale, que nous invitent à dépasser l’éthologie moderne… et les contes traditionnels.

Contes d’Indonésie, dans le cadre d’Europalia

Bientôt commencera le festival Europalia Indonésie, pour lequel on nous a demandé de créer un spectacle de contes.

Mais l’Indonésie est un gigantesque archipel, composé de littératures orales et écrites extrêmement diverses. Comment en parler ? Quelles histoires choisir, sans tomber dans la généralisation ?

Parmi toutes les traditions qui s’y côtoient, les cultures animistes ont retenu notre attention. Elles racontent comment l’humain, l’animal et l’arbre échangent, s’influencent, se rencontrent. Cette thématique est aussi au coeur de notre projet « Animis Mundi ».

Voici donc le spectacle « A l’ombre du manguier », un tout public de 45 minutes à partir de 8 ans. Et là, nous irons à la chasse avec la princesse Kemang, en pays bengkulu. Sur l’île de Siberut, nous descendrons le fleuve en pirogue. Il y aura des poissons, des cochons sauvages et les arrières-arrières-arrières grands parents des crocodiles. Contes et théâtre d’ombres filmé, métamorphoses, royaumes perdus et enchantements végétaux, mystères et aventures, et du rire … On s’est fait plaisir !

Vous trouverez les dates de nos représentations ici. A bientôt !

Galerie de mondes

Le mardi 14 mars, dans le cadre du « Bestiaire Magique », 135 élèves ont investi le Rouge-Cloître pour une journée de découverte nature et de rencontre inter-scolaire. Ils étaient âgés de 8 à 10 ans et issus de trois écoles différentes : Hamaïde (Uccle), Blés d’Or (Uccle) et Notre-Dame d’Anderlecht.

Au programme, une balade avec des guides de la Ligue Royale Belge de Protection des Oiseaux, des contes sur les animaux, des jeux évidemment et du soleil par chance. Et un atelier philo.

La première question qui leur fut posée était : « L’Humain est-il un animal ? » Et bien oui, puisque « on a des poils », « on descend du singe », « on vivait dans la nature autrefois ». Ou plutôt non, car « on n’a pas de poils », « on a des maisons », « on roule en voiture », « on fait du feu ». Ou encore, plus nuancé : « oui avant, quand on était des hommes préhistoriques, mais plus maintenant ». Les arguments, naïfs dans leur formulation, renvoient pourtant assez exactement au débat actuel sur cette très peu claire frontière entre « nature » et « culture » : usage des outils, parenté génétique, évolution de l’espèce, capacités cognitives.

L’heure est ensuite au dessin. On leur demande de mettre, sur un grand poster, les principaux « ingrédients » nécessaires pour « faire un monde » et, tant qu’à faire, d’y inscrire l’Humain à sa « juste » place. Les mots sont volontairement vagues pour éviter de trop orienter leur réflexion.

Les voici, par petits groupes inter-classes, penchés sur leurs marqueurs et leurs idées.  La négociation est intense : il faut se mettre d’accord sur une vision du monde. Certaines groupes dessinent d’abord et ensuite expliquent et retouchent. D’autres raisonnent âprement devant la feuille vierge. Finalement, chaque groupe présente son travail. Le résultat, dessins et commentaires, est très parlant et mériterait une étude en soi. En voici, ci-dessous, quelques échos.

Un dessin très argumenté : « l’humain fait des hélicoptères et des bateaux, grâce auxquels il accède à des denrées (ici, les pommes) que certains animaux n’atteindront pas. Il habite dans une maison, pas dans un arbre. Et s’il domestique le cochon (en rose, entre l’homme et la femme), le cochon ne domestique pas l’humain ».

« Monde » est ici synonyme de l’univers. Grosse discussion dans le groupe entre « géocentristes » (« on met la Terre au milieu! ») et héliocentristes (« non ! elle tourne autour du soleil »). L’humain occupe certes toute la Terre (et, sur l’image, il est même en route pour coloniser le soleil), mais qu’est-ce face à l’univers ?

Le monde semble ici très compartimenté entre « ville » (en bas, à gauche) et « nature » (en haut, à droite). A signaler : les « Indiens d’Amérique », en bleu, dans un cercle, et l’Afrique », en haut : plus proches de la « nature » parce qu’ils « chassent, tuent et mangent des animaux ». Interrogés sur notre propre consommation de viande, les enfants cherchent confusément leurs mots : le lien entre viande et animaux n’est pas simple à exprimer.

Impossible de rendre plus clairement la frontière entre « ville » et « nature » ressentie par ces jeunes Bruxellois. Ici, même le ciel est divisé.

Même idée, tout aussi nette, de séparation. Dans ce monde-ci, par contre, les humains peuplent quand même la nature et l’on distingue un peu de verdure en ville.

 

Le monde, c’est la carte de géographie. En même temps, les « pays », c’est chez les humains. La nature, c’est forcément en dehors – ici, même en dehors de la planète.

Vision très noire de l’histoire humaine : le passé, à gauche, est tout en verdure et en paix. A gauche, la forêt en flamme, « c’est le futur, c’est nous, c’est maintenant. On détruit tout. »

Dans ce groupe, on a placé « l’humain partout, et les animaux partout, et la nature partout. C’est normal, c’est partout ». Pas de frontière imperméable donc.

Message identique ici ; seulement, l’humain se taille la part du lion. Intéressant de noter la petite carte de géographie et la mention des singes, comme si ces derniers avaient, eux aussi, leur pays propre.

C’est l’homme préhistorique, idéalisé, qui est mis en scène ici, avec un feu, une grotte et divers éléments de paysage. « Comme au début du monde ». Adam ou Lucy ? Peu importe. Le tableau baigne dans la nostalgie d’un passé perçu comme forcément plus harmonieux.

Un arc-en-ciel enjambe une scène fort bétonnée de la vie quotidienne. Où est la nature ? « C’est l’arbre, là, sur le côté ». Comme à Bruxelles, elle est sagement là où on l’a plantée.

Message identique ici : l’autoroute prend toute la place et les arbres semblent bien misérables.

Ils étaient six dans le groupe (tout autour de la feuille), voici donc un monde partagé en six : une part pour les humains (en haut à droite), une autre pour les animaux domestiques (en bas, à gauche, derrière leur barrière) et le reste pour la nature. « Plus on va par là, plus c’est sauvage ». D’ailleurs, il y a un lion.

Quelques autres exemples de mondes « compartimentés » : à l’horizontale, à la verticale ou dans des cercles bien distincts. Nous sommes donc bien coupés de la « nature ».

Et puis la nature, c’est le jardin, c’est le paradis…

Pour finir, un clin d’oeil : la Belgique est le centre du monde…

Merci à tous les participants, à leurs enseignantes Audrey, Sarah, Najima, Line, Marie et Héloïse, ainsi qu’à l’équipe de la Ligue Royale Belge de Protection des Oiseaux : Ludovic, Ludivine, Malika et Audrey !

Contes et Cinéma : invitation aux programmateurs

p1070286Depuis ses origines, le cinéma pioche dans le répertoire des contes.

Mais si le cinéma raconte des contes, les conteurs peuvent vous raconter le cinéma. En commun ? Des images fortes, faites de pellicules ou de mots. Des histoires, des passions, des personnages et du rêve…

Voici, pour les bibliothécaires et autres programmateurs, une journée pour découvrir les liens unissant ces deux arts, plus proches qu’on ne l’imagine.

p10609079h30 : « En Chemin »
Décors colorés, mouvants et éclairés, jeux d’ombres et de bruitages… La lanterne magique n’est pas loin!  Un grand voyage pour les tout-petits à partir de 2 ans et demi.
Ludwine Deblon – Regard extérieur : Roxane Ca’Zorzi – 30′

affiche-contes-courts10h30 : « Rêveries Animales » (Cycle Contes et Courts)
Par amour ou par jeu, Renard, Blaireau, Crapaud ou Grue se mêlent aux humains… Fascination ou répulsion, miroir, masques et métamorphoses colorées et oniriques.
Roxane Ca’Zorzi, Lorie Strens & la Vidéothèque Nomade – 60′ – A partir de 8 ans

P103012414h00 : « Fondu Enchaîné »
Un jour, c’est sûr, vous êtes né au cinéma. Vous y avez connu votre première grande peur, ou votre premier grand amour. Vous y avez rêvé de grands espaces et de destins hors du commun. Et si votre vie était un film, lequel serait-il ?
Michel Verbeek & Roxane Ca’Zorzi – Mise en scène : Christine Andrien – 60′ – A partir de 10 ans.
Des spectacles programmables dans des salles équipées ou non équipées.


Journée gratuite mais places limitées ! N’hésitez pas à réserver.

Adresse du jour :
Rue de l’Enseignement 2
5190 Spy
Réservation nécessaire
Avec le soutien de la Bibliothèque Provinciale de Namur, la Bibliothèque et la Commune de Jemeppe-sur-Sambre

Du neuf et des idées : invitation aux programmateurs

img_3266Le jeudi 15 décembre, nous organisons une « journée pro » à destination de programmateurs professionnels.

Au menu : un focus « Jeux d’ombres et de lumière », avec trois spectacles jeune public. De quoi faire frémir les plus petits pendant les longs mois d’hiver ou les soirées d’Halloween.

Et deux nouveautés, encore en cours de lancement :

  • « En Chemin », pour les tout-petits à partir de 2 ans, participera au Festival « off » de « Noël au Théâtre »
  • « Tigre Tigre », tout public à partir de 8 ans, est une traversée des cultures, un voyage autour du monde sur la piste des tigres. Il conviendra particulièrement bien au futur Europalia Indonésie.

Programme :

Centre Culturel Pôle Nord
Chaussée d’Anvers 208
1000 Bruxelles
Pour y prendre part : 0477 58 44 69

Un évènement organisé avec l’aide de l’échevine de la culture de la ville de Bruxelles.

« Bestiaire Magique » : c’est reparti !

Nos conteurs en herbe au Musée des Sciences Naturelles, début 2016
Nos conteurs en herbe au Musée des Sciences Naturelles, début 2016

L’année dernière, nous avons eu le grand plaisir de lancer notre « Bestiaire Magique », atelier de contes à l’école, dans deux établissements bruxellois, respectivement à Uccle et à Laeken.

La rentrée scolaire approche et pour nous, c’est également bientôt un retour dans les classes, dans trois écoles différentes cette fois. Tigres et monstres marins, oiseaux et insectes, serpents, loups, chats et autres fascinants interlocuteurs seront à nouveau convoqués dans les imaginaires. Comme l’an dernier, il sera question pour les enfants d’écouter des histoires mais aussi d’en raconter soi-même, d’explorer à la fois le monde animalier et les techniques de prise de parole en public.

C’est reparti… Tous en scène !

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